L’Iconographie de Charles-Marie Dessalines d’Orbigny (Saint-Malo 1770–La Rochelle 1856)

     Les dessins présentés sur ce site sont dans l’état de leur découverte sur les feuillets de l’album d’images constitué vers 1849 par le docteur d’Orbigny sous le nom d’Iconographie. Ils portent les marques de leur inclusion dans ce vaste ensemble d’environ 5000 images de diverses origines.

     Ainsi,  il est fréquent d’observer l’épingle qui sert encore à fixer le dessin, à côté d’autres images, sur un feuillet de l’album, ou bien  la trace de rouille qui marque l’emplacement d’une épingle retirée. Sur l’image du Chevalier arlequin (n°30), qui occupe un feuillet entier, d’Orbigny  a profité de la place disponible à côté des pattes de l’oiseau pour épingler une gravure coloriée qui n’est pas d’Audubon.

     Ce souci d’économie d’espace et de papier se devine aussi par les découpes imposées à la plupart des dessins. D’Orbigny cherche ainsi à disposer un maximum d’images sur chaque feuillet. Par voie de conséquence il a très certainement éliminé ou mutilé par découpe un grand nombre d’inscriptions portées par Audubon  sur ses dessins.

     Les plus grands dessins portent des marques de pliures réalisées par d’Orbigny pour les faire entrer dans le format de son Iconographie. Les salissures et les débordements de pigments colorés traduisent les multiples manipulations opérées en 150 ans d’existence par les consultants de cette véritable et disparate encyclopédie zoologique illustrée, avant que l’auteur des dessins, Audubon, ne soit très tardivement identifié.

     Les images de l’Iconographie représentent, outre l’Homme et son anatomie, des animaux du monde connus à l’époque. D’Orbigny a collectionné ces images tout au long de sa vie et les a sans doute réunies en album au cours de ses dernières années d’existence en leur appliquant le classement des espèces animales proposé par Cuvier au début du XIXe siècle.

     Il est probable que les dessins  du jeune Audubon lui ont été donnés à l’approche du départ définitif de celui-ci pour les États-Unis en 1806. Par la suite ils ont suivi d’Orbigny dans ses résidences successives jusqu’à La Rochelle. Dans cette ville le docteur d’Orbigny a joué un rôle très important dans la création du Musée départemental d’Histoire naturelle dont il fut le conservateur pendant 18 ans, aujourd’hui réuni au Musée Lafaille pour former le Muséum d’Histoire naturelle de La Rochelle. Il contribua de façon décisive à la création en 1836 et à l’animation, jusqu’à sa mort en 1856, de la Société des Sciences naturelles de la Charente-Maritime dont il fut l’archiviste.